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Pierre Falgayrac

          Pierre Falgayrac est un spécialiste de la lutte raisonnée contre les rats, présenté comme “ingénieur expert en gestion des rats” et auteur du Grand guide de lutte raisonnée contre les nuisibles ou bioagresseurs urbains. Il est ainsi actif dans la production de connaissances sur les rats, ainsi que dans les formations des professionnels qui s’occupent de la gestion des  rats.
 

          Expert en hygiène, Pierre Falgayrac est l’un des seuls à avoir tenter de quantifier les rats urbains. Il a en effet mené des expériences de quantification dans plusieurs ville. Son estimation marseillaise l’a mené à tirer la conclusion suivante : il y a “entre 1,5 et 1,7 rat par habitant dans les villes ayant un système d'égouts ancien et non bétonné et une bonne gestion des déchets”. Il y aurait donc “3,5 voire 4 millions” de rats à Paris. Il estime néanmoins que “la seule chose que l’on peut dire, c’est que le nombre exact de rats, on ne peut pas le savoir, mais il y a entre 1 et 2 rats par habitant en cœur de ville, selon la politique de gestion des déchets et l’état des égouts.”     
 

          En ce qui concerne les risques sanitaires, Pierre Falgayrac relativise les dangers que peut causer la présence du rat. Il soutient partiellement l’argument donné par Philippe Reigné, co-fondateur de l’association Paris Animaux Zoopolis, selon lequel les rats sont des animaux “propres” et “ne sont pas synonymes de saleté.” Il souligne que ces risques, qui sont notamment la transmission de la leptospirose des rats aux hommes, ne sont pas les mêmes pour tout le monde à Paris : les égoutiers travaillent dans un environnement où le contact avec les rats  et les eaux contaminées par l’urine du rongeur est bien plus fréquent. Le risque qu’ils puissent contracter des maladies véhiculées par les rats est donc bien plus important que pour les autres usagers et habitants de la ville. En outre, il juge que les rats créent parfois des dégâts considérables aux infrastructures de la ville, comme des affaissements de chaussée ou de trottoir, ou encore des dégâts électriques lorsqu’ils rongent des câbles présents sous le sol. Par conséquent, il considère que les populations de rats doivent être régulées. 
 

         Pierre Falgayrac est l’un des acteurs emblématiques de la défense d’une lutte dite “raisonnée.” Pour lui, les rats ne sont pas des nuisibles mais “des êtres commensaux” (c’est-à-dire qu’ils se nourrissent des débris de repas ou des parasites externes d'un animal d'une autre espèce, généralement plus grand, sans faire de tort à son hôte, qui le laisse faire.) Pour lui, tant que les rats débarrassent les hommes de déchets encombrants, comme ceux qui se retrouvent dans les égouts, les rats ne sont pas tant des nuisibles. Au contraire, ils sont plutôt nécessaires à la biodiversité et utiles à l’entretien de la ville. Il ajoute que la mauvaise réputation des rats vient principalement du fait que les habitants de Paris ne sont pas assez  formés à vivre en bonne harmonie avec les rats. 
Considérant à la fois l’utilité du rat et les dégâts réels  qu’occasionnent les rats, il prône non seulement un travail de pédagogie pour changer les comportements humains vis-à-vis d’un animal qu’ils connaissent souvent très mal, mais aussi une lutte axée sur la privation alimentaire et l’usage de doses minimales de rodenticides. 
En outre, il critique l’inefficacité stratégique de la dératisation effectuée par nombre de ses confrères dératiseurs professionnels qui, pour lui, sont “des poseurs de boîtes en grand nombre” pour “rassurer les clients comme eux-mêmes”, sans que leur travail  ne se base sur une solide connaissance de la nature des rats. 

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