Claudine Duperret
Claudine Duperret, militante pour la cause animale, fait partie de l’association “Rongeurs en Destress” et y est une famille d’accueil pour rats domestiques abandonnés. En vivant avec les rats qu’elle sauve, en s’occupant d’eux, en les soignant et en s’attachant à eux, elle construit sa propre expertise sur les rats et leur comportement. Pour elle, les rats ne sont pas des nuisibles mais sont des animaux “très sociables, intelligents, malins, affectueux, câlins.” Elle ajoute que les rats sont en fait victimes de leur image d’animal sale, très souvent corroborée par les médias et amplifiée par une méconnaissance et une ignorance qui crée un préjugé de dégoût initial difficile à surpasser.
Sur la question de la quantification de rats à Paris, elle souligne qu’il est impossible de connaître le nombre de rats. Les discours qui mentionnent une quelconque “prolifération” de l’animal reposent sur des informations erronées et surestimées. Ensuite, elle insiste sur le rôle de la politique de grands travaux menée par la Mairie dans la sortie des rats de leur habitat d'origine. Enfin, elle impute aux mauvaises habitudes des parisiens l’excès de déchets dans les rues, qui fait que le rat vient et reste en surface.
Au niveau de la biodiversité urbaine, pour elle, les rats ne sont pas seulement utiles, mais absolument nécessaires. Ils consomment une très grande quantité de déchets, et assurent que les égouts ne soient pas bouchés. Elle va même jusqu’à affirmer que, sans les rats, Paris serait encore plus sale, et qu’il faudrait potentiellement utiliser des méthodes dangereuses pour réguler la propreté parisienne (des produits chimiques dans les caniveaux, par exemple).
Elle milite pour la protection animale et la disparition de souffrance animale, et s’oppose donc à toute technique de dératisation, qui sont “illégitimes et cruelles”. Elle critique notamment la dératisation totale soutenue par Geoffroy Boulard et présente la lutte contre le rat à Paris comme le fruit d’une peur irrationnelle, liée à une méconnaissance de l’espèce.