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       Chercheur en écologie au Muséum National d’Histoire naturelle de Paris et chargé de mission «Espèces exotiques et envahissantes» à l'Agence française pour la biodiversité (AFB), Benoît Pisanu est un acteur phare, souvent consulté sur la connaissance scientifique sur les rats. Dans une interview portant sur la question suivante : “les rats sont-ils nuisibles en ville?”, le chercheur avance que le nombre de rat est surestimé, et qu’il y a une surmédiatisation de la question à cause de la mauvaise réputation du rat. Il rappelle en outre que les rats ont un rôle significatif dans la biodiversité de la ville.
 

 

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           À propos de leur nombre, il dit qu’« il est très difficile de savoir s’il y a plus de rats qu’auparavant », car selon lui « les techniques permettant d’estimer les effectifs des rats ne sont pas mises en place de façon suffisamment régulière. »  Il rappelle dans son intervention à une conférence sur la “saleté en ville” au Muséum d’Histoire Naturelle que l'on a “très peu de données sur leur nombre”. Cependant, il affirme aussi que les sécheresses auxquelles Paris est de plus en plus sujette, sous l’effet du réchauffement climatique, priveraient le rat de ressources et auraient tendance à amenuiser sa population.
 

       Sur la question sanitaire, même s’il souligne le manque important de ressources d’information médicales et scientifiques sur du sujet, le chercheur affirme que les rats posent bel et bien des risques sanitaires.  Il insiste, notamment, sur le fait que les rats peuvent transmettre des maladies comme la leptospirose aux personnes qui sont souvent en contact avec eux. Cependant, il rappelle  que «la bactérie est présente chez beaucoup d'autres espèces mais on l'associe particulièrement aux rongeurs». Il avance aussi qu’il faut des contacts répétés et avec une plaie ou une muqueuse pour qu'il y ait contamination.
 

       Quant au traitement des rats, il admet qu’il est nécessaire de lutter, de manière raisonnée cependant, contre les rats lorsqu’ils peuvent engendrer un risque sanitaire et économique important aux hommes. Il critique la sanctuarisation du rat par les associations de défense animale du rat, en faisant allusion à la campagne mené par Paris Animaux Zoopolis pour lutter contre la peur du rat. Toutefois, il émet des réticences sur une possible lutte chimique permanente. Pour lui, « le rat a tout à fait sa place en ville ». La lutte chimique est d’un côté inévitable, car elle est la plus efficace avec le meilleur rapport qualité-prix, mais de l’autre, partiellement remplaçable par des pièges, ou du moins à reconsidérer pour réduire son impact environnemental.

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Benoît Pisanu

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Au centre, Pisanu participant à un débat sur la saleté en ville au MNHN

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